Les risques du métier
- Tom Gallet
- 23 oct. 2024
- 3 min de lecture
Le monde professionnel offre une multitude de métiers aussi divers et variés qu'il existe de personnalités chez un homme, allant du travail à la chaîne à la recherche scientifique. Le spectre est immense. En France, une catégorie de la population se trouve au milieu de cette variété : les fonctionnaires, dits agents publics, qui œuvrent afin d'offrir un service public, désintéressé du profit, et dédié à servir l'intérêt général de la France.
Il existe une exception : les militaires. Ce ne sont ni des fonctionnaires, ni des agents de droit privé. Leur statut se rapproche de celui des fonctionnaires, car ils servent l'État, mais avec des exceptions. Ils sont donc en fonction pour garantir la sécurité et la sûreté de la population.

Bref, hier soir, je regardais Sauver ou Périr avec Pierre Niney. Ce film évoque bien l'ambivalence, le rôle crucial et complexe qu'occupe ce corps de l'État. Dans le film, Pierre Niney incarne un pompier de Paris, qui est donc un militaire dont la journée est rythmée par son planning. Les pompiers de Paris ont sans doute l'une des tâches les plus dures et les plus ingrates, si l'on corrèle la dangerosité de leur métier et la rétribution monétaire qui en découle. Ce film expose parfaitement la dangerosité du métier. Franck Pasquier, joué par Pierre Niney, est un pompier fraîchement investi d'une nouvelle mission sécuritaire en matière de lutte contre les incendies. Sa première opération se déroule très mal. Il se brûle en tentant de sauver des camarades des flammes d'un entrepôt. C'est le début de plus de deux ans de souffrance inqualifiable.
Il y a très peu de métiers qui offrent un tel niveau de risques. Un pompier n'est pas rétribué à sa juste valeur ; la preuve, Pierre Niney (ou plutôt son personnage) a vécu une décadence physique et psychologique immense à cause de son métier. Il ne sortira jamais gagnant de ce combat, et le combat fut long et éprouvant. À maintes reprises, il eut l'envie de quitter ce monde.
La vie n'offre pas de sécurité car elle repose sur quelque chose que nous ne connaissons pas : l'avenir. Nos sociétés tentent de contrôler l'avenir par des actions politiques, en mettant en place un quotidien agréable : nous vivons dans un meilleur confort que jadis. L'homme jouit de droits qui lui offrent une sécurité et une stabilité, et qui le rassurent sur son avenir. Malheureusement, toute société cherchant à contrôler le quotidien s'expose au risque et doit contrôler ce risque par une activité et une gestion sécuritaire, réalisée en France par les militaires, si l'on se base sur une approche de terrain.
On tente toujours d'atténuer tous les risques. On explique que par l'expérience, le vécu et les acquis, on apprend à diminuer le risque et qu'on essaie coûte que coûte de le faire disparaître. Pour moi, il ne disparaît jamais, il se substitue à la sécurité. La sécurité remplace le risque. La sécurité présente malheureusement toujours des failles, dans lesquelles le risque s'engouffre et frappe l'être faible qu'est l'homme. À sa merci, l'homme ne peut que s'incliner. En l'absence de sécurité, l'homme est faible, car bercé par celle-ci, il est incapable de faire face à la réalité du danger. C'est ce qui est arrivé à Franck Pasquier (Pierre Niney), une faille sécuritaire qu'il n'a pas pu prévoir ni anticiper. Il se retrouve donc avec un quotidien bouleversé, rejeté par la société, stigmatisé par cette dernière.
Malheureusement, il ne peut rien y faire et subira à jamais le regard méprisant de cette société qui lui a demandé de se dévouer à la protéger, mais qui, lorsqu'il a failli, ne lui a pas tendu la main pour le protéger à son tour."
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