Le mieux est l’ennemi du Bien
- Tom Gallet
- 19 nov. 2024
- 2 min de lecture
La quête du Bien est une noble cause. L’humain doit s’y rattacher afin d’avancer. Cette dernière doit rester dans une sphère personnelle. Chaque tentative de faire le Bien est critiquée en ce moment. En effet, la quête du Bien est personnelle. On va réaliser une action que l’on juge sur le plan moral, avec notre point de vue. Aujourd’hui, cela déplaît, par le fait, d’une part, qu’on peut réussir, et d’autre part, que réussir quelque chose de Bien nous rapproche d’une paix intérieure que nous n’atteindrons jamais vraiment.
La société ne veut pas de cela. De nos jours, la rhétorique est davantage : “Je dois faire le Bien car la société me le demande”. Je ne dois pas faire quelque chose de bien pour moi mais pour être remarqué et avoir de la considération. En faisant quelque chose pour la société, on contribue à satisfaire un grand nombre d’individus. Ces derniers ne nous soutiennent pas à 100 %. Ils sont contents de ce que tu as fait. Puis il y a les gens qui te veulent du mal. Au moment où ils dénoncent ton action, les personnes qui en sont pourtant satisfaites, ne te soutiennent pas. Tu leur as donné ce qu’ils voulaient, ta vie, tes soucis ne les intéressent pas.
Alors qu’à l’inverse, si ta quête est personnelle, les gens qui apprécient ton travail te soutiendront, car ils comprennent que ce combat t’es cher. Il ne vient pas satisfaire quelqu’un d’autre, il vient te satisfaire en priorité et, s’il peut aider d’autres personnes, c’est encore mieux. Ainsi, quand des personnes n’aiment pas ton travail, tu ne te retrouves pas seul, car les personnes qui t’ont soutenu sont là.
Avec cela, on en déduit une première approche du Bien. Faites le bien pour vous rendre heureux, et vous verrez que tout le monde sera gagnant. Mais alors, quel rapport avec le mieux ?

Le mieux, l’amélioration, le perfectionnement, est un concept parallèle au Bien. Toutefois, je pense que ce dernier est néfaste quand les deux notions se croisent. En effet, vouloir mieux, c’est partir d’un postulat d’échec et de non-satisfaction, qui, de prime abord, est intéressant. Oui, en effet, il faut vouloir (au bon moment, on le verra) faire mieux !
Mais pas au même moment que faire le Bien. Si on adopte une approche moral et qu’on y intègre le concept du mieux, on crée un mélange de réussite (faire le bien, c’est vouloir réussir) et d’insatisfaction (vouloir mieux, c’est se dire qu’on peut améliorer quelque chose et donc être insatisfait de son travail).
On se retrouve donc avec une équation simple : vouloir réussir tout en étant insatisfait de ce qu’on produit. Non, vous foncez dans le mur. Quand vous initialisez quelque chose, faites avant tout les choses bien. Ne réfléchissez pas à faire mieux. Faites déjà correctement les choses.
Le mieux est la base même de la frustration. Ils ne sont pas corrélés. Ils peuvent être la conséquence de l’un ou de l’autre. Cela peut donc certes aboutir à du positif. Mais en général, cela apporte du négatif. Rappelons que, sur les milliers de pensées que nous avons chaque jour, en moyenne, 95 % sont négatives.
Le Bien se focalise sur les 5 % restants. N’introduisez pas les 95 autres pourcents.
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