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Barnier déjà censuré !


On l’attendait, mais peut-être pas de sitôt ! Dans ce contexte de préparation du sapin et des cadeaux de Noël, le Premier ministre Michel Barnier s’apprête déjà à faire ses cartons, après seulement trois petits mois passés à Matignon. Et pour cause, lundi après-midi, il a déclenché le désormais célèbre article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer le « projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale » (PLFSS). Dans son discours introductif, il nous promettait un « moment de vérité » et une prise de «responsabilités », si bien qu’on croyait avoir retrouvé Castex. Avec davantage de certitude, les réactions des diverses oppositions ne se sont pas fait attendre, avec un dépôt presque immédiat de deux motions de censure, la première émanant de La France Insoumise au nom du Nouveau Front Populaire, la seconde du Rassemblement National. Il n’y aura donc vraisemblablement plus de gouvernement mercredi soir puisque le RN a annoncé voter celle de la gauche et qu’à la suite d’une censure, la démission du Premier ministre, ayant engagé la responsabilité de son gouvernement, est automatique ! Cependant, ils continueront à traiter les « affaires courantes » jusqu’à un remaniement qui devrait ne pas traîner étant donné que le budget de l’Etat doit être voté avant le 31 décembre prochain !

Selon un sondage IPSOS pour La Tribune publié jeudi 28 novembre, 53% des Français se prononcent en faveur de la censure du gouvernement Barnier, avec sans réelle surprise, « d’importantes disparités selon les sympathies politiques ». La dernière fois qu’une motion de censure a permis de renverser un gouvernement, c’était en 1962 avec celui de Georges Pompidou… Actuellement, ce qui inquiète, ce n’est pas tellement la crise politique ou institutionnelle mais le cumul de celle-ci avec une situation économique complexe. Il ne faut toutefois pas tomber dans une analyse apocalyptique ! Jeudi matin, le jour (ou la pluie) se lèvera tout de même ! Quand bien même aucun accord ne serait trouvé d’ici au réveillon de l’An, le budget 2024 serait provisoirement et temporairement réutilisé pour permettre à l’État d’exercer son pouvoir de prélèvements obligatoires via des décrets ministériels. Est-ce alors l’échec de la « méthode Barnier » qui se voulait en recherche de compromis eu égard à l’actuelle composition de l’Assemblée nationale en trois blocs à jamais irréconciliables ?


Une chose est sûre, il n’a pas été aidé dans son action par son prédécesseur Gabriel Attal qui n’a pas hésité à refuser certaines de ses propositions, à amender ses projets de loi, l’ancien Premier ministre participant plutôt à une lutte d’influence au sein d’Ensemble pour la République plus qu’à l’application de réelles convictions. Marine Le Pen semble avoir changé

de stratégie. Elle jouait la stabilité, cherchant à élargir sa base électorale à droite et à gagner en respectabilité quand LFI organisait une stratégie de médiatisation fondée sur la provocation et le non-respect du jeu institutionnel. Michel Barnier avait pourtant joué la carte des concessions avec la présidente du groupe à l’Assemblée, en actant quelques minutes seulement avant de déclencher un passage en force, céder une proposition au RN en renonçant au déremboursement des médicaments en 2025.

Pour Marine Le Pen, c’est la désindexation des retraites qui comptait le plus, mesure sur laquelle le Premier Ministre ne (peut) souhaite revenir. Plus que cela, elle affirme sanctionner un mépris du gouvernement qui « se réveille depuis une semaine ». Sa crédibilité de première force d’opposition était aussi en jeu, encore plus si le scrutin présidentiel se rapproche pour celle qui semble déjà être candidate pour son camp, à moins qu’un procès vienne déjouer ses plans, ou que les élections se déroulent plus tôt que prévu ?

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