“Ajouter de la vie aux jours”
- Tristan NANCEY
- 16 nov. 2024
- 2 min de lecture

« Ajouter de la vie aux jours lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie ».
Je ne l’ai pas encore lu mais il ne saurait tarder. Je vous conseille d’en faire autant. J’ai eu l’opportunité de la rencontrer en 2021 au sein de mon lycée où elle était venue présenter un de ses livres. Son témoignage m’avait alors bouleversé. Ancienne journaliste, elle racontait comment deux de ses enfants sont morts, sans qu’elle ne puisse rien faire. Thaïs d’abord après seulement quelques mois de vie, puis Azylis ensuite, âgé « d’une poignée d’année ». « Une maladie au nom barbare, destructrice, incurable » les avait emportées. Seulement, avant de mourir à petit feu, ses enfants devaient être le plus heureux possible. « On apprend le bonheur autrement, la joie des petits rien, la vie dans l’instant » confie-t-elle. Ce parcours émouvant aux larmes de tristesse, elle l’avait déjà raconté dans ses précédents ouvrages. Gaspard, son fils aîné lui fait reprendre sa plume, lui qui, épargné par la maladie génétique, s’est suicidé « la veille de ses vingt ans ».
On ne peut imaginer la force de caractère qu’il faut pour puiser en soi les ressources nécessaires à se relever de tant de drames. Savoir s’émerveiller des petites joies du quotidien sans en effacer la peine. Anne-Dauphine Julliand nous rappelle qu’il faut savoir vivre le moment présent, en nous réjouissant chaque jour d’être en vie au lever du soleil car on l’oublie souvent mais rien n’est éternel. Profiter d’une vie ce n’est pourtant pas annihiler ses ennuis, ses peines, ses chagrins, c’est peut-être au contraire, relativiser les épreuves qui se dressent devant nous. Tôt ou tard, quand la faucheuse passera et nous arrachera à la vie, mieux vaut dans ses derniers instants, ne rien regretter.
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